Comprendre les 3 'Critères de Rotterdam' utilisés dans le diagnostic du SOPK.
- stephanie scherrer
- 13 nov.
- 3 min de lecture
Le Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK) est une condition hormonale et métabolique complexe. Pour l'identifier de manière fiable et standardisée à travers le monde, les médecins s'appuient sur une référence internationale établie en 2003 :
les Critères de Rotterdam.
Ces critères permettent de poser un diagnostic clair et d'éviter les confusions avec d'autres pathologies aux symptômes similaires.
La Règle d'Or : 2 Critères sur 3 pour le SOPK
Pour qu'un diagnostic de SOPK soit confirmé, il faut que la personne présente au moins deux des trois critères décrits ci-dessous. Il n'est donc pas nécessaire de tous les avoir pour être diagnostiquée.
1. Le Prérequis Indispensable : Un Diagnostic d'Exclusion
Avant même d'examiner les trois critères, il est fondamental de comprendre que le SOPK est un "diagnostic d'exclusion". Cela signifie qu'un médecin doit obligatoirement écarter toutes les autres maladies qui pourraient provoquer des symptômes similaires. Pour ce faire, un bilan hormonal complet est réalisé pour mesurer des marqueurs clés (comme la TSH pour la thyroïde ou la prolactine) afin d'exclure d'autres pathologies endocriniennes comme :
• Les troubles de la thyroïde (dysthyroïdie)
• L'hyperplasie congénitale des surrénales
• Le syndrome de Cushing
• Certaines tumeurs ovariennes ou surrénaliennes
Ce n'est qu'après avoir éliminé ces autres causes possibles que les trois critères de Rotterdam peuvent être évalués pour confirmer un SOPK. Voyons maintenant chacun de ces critères en détail.
2. Les 3 Critères de Rotterdam du SOPK à la Loupe

Critère n°1 : L'Hyperandrogénie (clinique ou biologique)
Ce critère désigne un niveau d'hormones androgènes (dites "masculines") plus élevé que la normale chez une femme. Cette hyperandrogénie peut être observée de deux manières :
• Signes physiques (cliniques) : Le médecin peut constater des symptômes visibles tels que :
◦ L'hirsutisme (une pilosité excessive dans des zones typiquement masculines).
◦ Une acné persistante et sévère.
◦ L'alopécie (une perte de cheveux de type masculin).
• Anomalies biologiques : Une analyse de sang peut révéler un taux d'androgènes circulants (comme la testostérone ou la delta-4 androstènedione) supérieur aux valeurs de référence.
Critère n°2 : La Dysovulation Chronique (troubles du cycle)
Ce critère se réfère à une ovulation rare (oligo-ovulation) ou absente (anovulation), ce qui se traduit par des cycles menstruels très irréguliers. Concrètement, cela inclut les situations suivantes :
• Des cycles dont les intervalles sont supérieurs à 35 jours.
• Moins de 8 règles par an.
• Une absence de règles pendant plus de 90 jours consécutifs.
Critère n°3 : L'Aspect Polykystique des Ovaires (échographie)
Point crucial : malgré le nom du syndrome, ce critère ne fait pas référence à des kystes ovariens au sens médical du terme. Il s’agit de l’observation, lors d'une échographie, d’une multitude de petits follicules (les structures qui contiennent les ovules) qui n'ont pas atteint leur maturité. Les caractéristiques précises recherchées sont :
• La présence de plus de 20 à 25 petits follicules par ovaire.
• Un volume ovarien supérieur à 10 mL. Ce critère doit être évalué avec prudence chez les plus jeunes, idéalement au moins huit ans après l'installation des premières règles pour éviter un sur-diagnostic.
• Parfois, ce critère est soutenu par une analyse de sang montrant un taux élevé de l'Hormone Anti-Müllerienne (AMH).
La présence confirmée d'au moins deux de ces trois éléments (hyperandrogénie, cycles irréguliers, ovaires d'aspect polykystique) permet donc de poser le diagnostic de SOPK.
3. Qui Pose le Diagnostic du SOPK ? L'Importance du Suivi Médical
En raison de la complexité du SOPK et de la nécessité d'exclure d'autres maladies graves, l'auto-diagnostic est à proscrire. Seul un médecin est habilité à poser le diagnostic formel après une évaluation clinique et biologique approfondie. Chaque professionnel de santé a un rôle bien défini.
Rôle | Description |
Médecin (généraliste, gynécologue, endocrinologue) | Pose le diagnostic formel après une expertise clinique et l'exclusion d'autres pathologies. |
Radiologue | Réalise l'échographie et décrit l'aspect des ovaires, mais ne pose pas le diagnostic de SOPK. |
Autres professionnels (diététicien, naturopathe, etc.) | Jouent un rôle essentiel dans l'accompagnement, le suivi et la gestion globale du syndrome, mais ne diagnostiquent pas. |
Cette démarche médicale rigoureuse est la seule garantie d'un diagnostic correct et d'une prise en charge adaptée.
Conclusion : Ce Qu'il Faut Retenir
En résumé, le diagnostic du SOPK repose sur le cadre rigoureux des critères de Rotterdam (2 sur 3), posé par un médecin après exclusion d'autres pathologies. Mais il est crucial de comprendre que ce diagnostic n'est que la première étape. Il identifie les symptômes, mais la clé d'une prise en charge efficace réside dans la recherche des causes profondes de ces déséquilibres hormonaux et métaboliques. Comprendre le "pourquoi" derrière les symptômes est ce qui ouvre la voie à un accompagnement ciblé et durable.






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